1. Introduction
Les pays de l’Europe de l’Est se distinguent par un dynamisme économique attractif. Les investissements étrangers affluent vers cette région depuis plusieurs années tant elle semble propice à l’épanouissement de leurs activités. La reprise économique post-crise pandémique promet des taux de croissance élevés stimulés par le retour des investissements étrangers et de la réapparition de la demande extérieure. En effet, les économies locales sont très ouvertes et ce dans une multitude de secteurs. Cela encourage grandement les acteurs économiques européens et plus largement occidentaux à trouver en Europe de l’Est des partenaires stratégiques et des fournisseurs de confiance. Ces partenaires peuvent couvrir des fonctions de plusieurs natures telles que la fabrication et la distribution de biens finis ou semi-finis mais également la sous-traitance de certains services. Dans ce cas, il est alors question de stratégies d’outsourcing menées par les grands décideurs d’entreprises souhaitant réaliser des gains de productivité. En effet, en transférant une partie des activités non stratégiques, généralement de support commercial, administratif, logistique, comptable à des prestataires spécialisés, les sociétés optimisent leur organisation et peuvent ainsi se centrer sur le cœur de leur métier. Enfin, de plus en plus de sociétés européennes entendent favoriser des partenariats à l’échelle intracontinentale au nom d’une souveraineté économique européenne. Ce changement de paradigme dans le milieu des entreprises traduit une volonté à la fois de se défendre mais surtout de promouvoir d’abord des savoir-faire locaux et régionaux.
2. Avantages de l’externalisation
De façon encore récurrente, l’externalisation et le recours à des sous-traitants étrangers évoquent instinctivement ses revers moins luisants. Cependant, l’outsourcing est avant tout une stratégie à disposition des entrepreneurs et des décideurs économiques pour générer une création de valeurs pour les actionnaires et augmenter les bénéfices de leurs sociétés. Ces derniers sont par ailleurs réemployés en tant que investissements internes dans ces mêmes structures et bénéficient alors aux activités des entreprises qui les pratiquent. Ainsi, l’outsourcing apparaît souvent comme une solution nécessaire pour répondre aux besoins de développement d’une entreprise.
3. Pourquoi faut-il miser sur les partenaires d’Europe de l’Est ?
Une longue expérience
L’Europe de l’Est est depuis plusieurs années un foyer pour le développement des activités de sous-traitance. Les meilleures entreprises de sous-traitance sont présentes dans la région. Les pays d’Europe centrale et orientale offrent un cadre économique, législatif et fiscal qui facilite l’ensemble des projets entrepreneuriaux comme l’atteste l’indicateur de la Banque Mondiale doing business. Ce cadre permet à ces prestataires intermédiaires de fournir des services concurrentiels et à moindre coûts pour les acteurs étrangers. De plus, même si les tarifs apparaissent moins compétitifs comparés à ceux proposés sur les marchés asiatiques, la qualité de leurs compétences est un attribut décisif qui joue en leur faveur davantage. Leur attractivité s’appuie également sur d’autres ressources telles que leur flexibilité, la maîtrise de plusieurs langues étrangères. Enfin, la situation géographique des pays d’Europe de l’Est apparaît comme un avantage considérable. D’une part, elle représente une proximité avec les centres de consommation et des sièges des multinationales. De façon concrète, les décalages horaires sont très restreints avec les villes d’Europe occidentale par exemple. Ils bénéficient d’une position centrale à l’échelle eurasiatique qui en font des carrefours commerciaux. Par ailleurs, de nombreux pays sont membres de l’Union Européenne ce qui implique alors des fluidités douanières et des facilités logistiques. De fait, il a été plus facile d’externaliser vers les pays d’Europe de l’Est des activités de production autant que des activités de support. Parmi ces activités de production, le secteur de l’électronique se hisse en première position. En effet, en 2016, 50,3% de la production européenne sous-traitée en électronique a été réalisée en Europe de l’Est d’après Information 4 Manufacture. La valeur du marché européen de l’assemblage électronique en sous-traitance est estimée à plus de 40 milliards d’euros pour la même année.
Le succès de l’outsourcing dans les métiers de l’IT
Toutefois, au-delà de cette expérience de longue date, il existe une tendance ancrée depuis quelques années dans l’outsourcing des fonctions du numérique et du digital. Elle implique les métiers de développeur, les métiers de gestionnaire de données ou encore les métiers de la cybersécurité. Plusieurs efforts nationaux dans la région ont été menés en premier lieu dans la formation comme le démontre le tableau ci-contre. Il existe par exemple en Pologne près de cinq cents formations en informatique desquelles chaque année près de 15 000 nouveaux ingénieurs sont diplômés. Il en va de même pour le secteur des IT en Hongrie d’où sont diplômés chaque années près de 3000 étudiants. Ce chiffre s’élève à 16 000 diplômés en Ukraine. Ils font ainsi valoir une expertise dans l’ensemble de la grille de ces domaines; toujours de façon concurrentielle et à moindre coûts. Les efforts des pouvoirs publics en termes d’innovation nourrissent également cette forte appétence des acteurs locaux pour le numérique. Cela se matérialise en partie par le développement de quartier d’incubation de haute technologie qui concentrent des startup à la pointe du progrès ainsi que des entreprises étrangères intéressées par les savoir-faire locaux. C’est le cas notamment en Ukraine au travers de l’Unit City ou encore en Pologne qui abrite sept centres technologiques répartis sur l’ensemble de son territoire. L’ensemble de ces mesures ont participé à promouvoir des compétences de plus en plus reconnues et renommées dans le monde. Il convient à cet effet de mentionner les chiffres du secteur des IT hongrois : près de 93% des compétences dans les IT sont destinées à l’export et génèrent ainsi 1,95 milliard d’euros par an ce qui représente en somme 8,2% de la valeur totale des exportations hongroises. Loin d’être une exception, le cas Hongrois est la traduction d’une tendance globale qui règne dans toute la région. Ainsi, on constate des chiffres similaires sur plusieurs autres pays tels que l’Ukraine ou encore la Roumanie. Dès lors, l’illustration la plus pertinente de cette réalité serait sans doute celle de l’entreprise roumaine Softwin SRL qui développe des logiciels et édite des plateformes numériques. Plusieurs institutions étrangères et sociétés internationales, comme des maisons d’édition européennes et américaines, ont fait appel à ses services pour leurs propres activités.
Les perspectives des fonctions de back office administratives et BPO
En plus des services IT, les pays d’Europe centrale et oriebtales sont également devenus des viviers pour les activités de support et back office telles que les activités financières, gestion et comptabilité comprises, ainsi que des activités de support commercial ou logistique. L’ensemble de ces fonctions sont largement sous-traités à des sociétés locales spécialisées et plus performantes. Le leader des centres d’appels Telus International fournit une assistance dans le domaine des IT ainsi que des services clients et après-vente pour un ensemble d’entreprises européennes depuis ses call center à Sofia et Bucarest. Il convient de rappeler que le développement de ces activités a été rendu possible grâce à la maîtrise de plusieurs langues de la part de la main-d’œuvre présente dans ces pays. Il existe également des possibilités pour outsourcer des activités administratives à l’image de celles des ressources humaines. Il existe aujourd’hui en Europe de l’Est un très grand nombre d’agences de recrutement à visée internationale qui s’établissent comme des intermédiaires dans les processus de sourcing entre des grands groupes internationaux et l’offre de travail disponible dans la région. JobAurora est l’une d’entre elles. Elle opère depuis l’Ukraine et des entreprises européennes aussi bien qu’asiatique ou de la région MENA font appels à ses services.
Aujourd’hui, il est également question d’une nouvelle façon d’outsourcer ces fonctions de support et de back office qui s’accélère clairement depuis la crise pandémique. Cela consiste à les centraliser autour d’une structure aussi polyvalente que flexible. Dans cette formule, il ne s’agit plus de prestataires extérieurs avec lesquels les sociétés collaborent. Il s’agit d’employés qui travaillent qui assurent plusieurs missions et à de très vastes niveaux depuis des Centres de Services Partagés. Ces CSP sont de plus en plus prisés par les grands groupes européens à l’image de Sanofi qui a inauguré le sien à Budapest en 2019. Le géant pharmaceutique français y emploie 350 personnes chargées de l’ensemble de la comptabilité du groupe, d’une partie des ressources humaines mais également du traitement de données. Air France a également annoncé la création de son CSP en Hongrie pour des activités financières et comptables. General Electrics externalise ses activités de vérification et de conformité douanières auprès de son propre centre de services partagés.
Cependant, il est important de noter que désormais il existe également de la sous-traitance dans des fonctions qui requièrent un certain nombre de savoir-faire techniques et technologiques. Depuis plusieurs années, l’industrie européenne aéronautique sous-traite la maintenance et le développement de pièces de rechange auprès d’entreprises d’Europe centrale et orientale. La remontée des filières est particulièrement remarquable dans le domaine médical. En effet, les laboratoires pharmaceutiques de classe internationale tendent à externaliser leur processus d’expérimentation auprès d’organismes de recherche sous contrat universitaires et privés. Les entreprises d’Europe de l’Est ne risquent pas d’échapper à cette tendance, dans la mesure où elles ont fait leurs preuves en termes de recherche et développement et de filière d’innovation.
4. Conclusion
Les voyeurs économiques en Europe de l’Est sont dans l’ensemble tous au vert. Ils encouragent ainsi les investisseurs et les décideurs d’entreprises à s’y intéresser davantage tant ces pays et leurs économies ont à offrir. Externaliser certaines activités pour les transférer à de compétents prestataires locaux est l’une des façons de bénéficier de ces cadres. De plus en plus d’entreprises occidentales optent pour ce choix pour de multiples raisons et dans des secteurs divers. En effet, si pendant longtemps les pays d’Europe de l’Est se sont trouvés être des terres d’asiles pour les fonctions les moins stratégiques, aujourd’hui suite à une remontée des filières, ils attirent également des activités à haute valeur ajoutée. InterTrade Consulting est un cabinet de conseil stratégique basé à Paris et Kiev. Il a pour vocation d’accompagner les sociétés européennes à étendre leurs activités en Europe de l’Est. Grâce à un réseau de partenaires agréés répartis dans plusieurs pays de la région, le cabinet offre un suivi alliant connaissance des réalités locales et professionnalisme.